Beautiful After Breast Cancer Foundation

Prévention

La médecine moderne tend de plus en plus vers la médecine préventive. En ce qui concerne le cancer du sein, ces dernières années ont vu un changement vers la prévention avec la découverte du gène BRCA. Entre-temps, plusieurs gènes ont été identifiés ainsi que plusieurs facteurs de risque décrits. Selon ces éléments, une stratégie de dépistage personnalisée peut être choisie. Il est donc important de comprendre ces facteurs de risque et génétiques.

Diagnostic

J'ai reçu un diagnostic de cancer ... Ce site web est un portail qui vous aidera, ainsi que vos proches, à trouver des informations personnelles et des réponses à vos problèmes.

Ce site devrait fournir des conseils et un soutien aux patients sur leur chemin vers le rétablissement et une meilleure qualité de vie.

La partie "Diagnostic" de notre site est organisée en deux sections principales. Tout d'abord, dans "Anatomie et physiologie", nous fournissons une compréhension de base du sein. Dans la deuxième partie "Tumeurs et Maladies", nous approfondirons tout ce qui concerne les affections mammaires.

De plus, nous souhaitons informer les femmes qui se demandent si elles ont un problème mammaire, mais ne souhaitent pas consulter immédiatement leur médecin à ce sujet. Les connaissances et les informations peuvent souvent offrir une réassurance immédiate si la femme est capable d'identifier elle-même le problème et de constater qu'aucun traitement spécifique n'est nécessaire. D'autre part, nous essayons également d'informer les femmes qui ont en effet reçu un diagnostic de problème mammaire grave, comme une maladie maligne, et qui souhaitent consulter leur médecin bien préparées.

Thérapie

Dans le traitement du cancer du sein, le choix de la reconstruction doit être envisagé dès le départ. Il n'y a pas de but plus fondamental pour notre Fondation que de sensibiliser les patients et les chirurgiens oncologiques à cette question. En prenant une décision éclairée à l'avance, nous ne compromettons pas la possibilité d'une reconstruction ultérieure sans pour autant perdre de vue l'aspect oncologique. Bien sûr, la survie prime et la décision du chirurgien oncologue prévaudra toujours.

La page "Comment choisir" contient toutes les informations que vous pouvez attendre lors d'une première consultation avant de faire enlever la tumeur. Cette page est très complète et votre chirurgien plasticien ne fournira que les informations pertinentes pour votre situation personnelle.

"L’ablation chirurgicale de la tumeur" raconte l'histoire de l'opération elle-même. Il s'agit de l'opération la plus importante car l'enlèvement réussi de la tumeur reste la priorité. Nous vous guidons à travers les différentes méthodes d'exérèse. Cette décision est souvent prise pour vous par une équipe multidisciplinaire composée d'oncologues, de radiologues, de pathologistes, de radiothérapeutes, d'infirmières spécialisées en oncologie, de gynécologues, de chirurgiens oncologiques et de chirurgiens plasticiens.

Dans la section "Introduction à la reconstruction mammaire", vous trouverez toutes les informations et illustrations des différentes méthodes de reconstruction avec les étapes correspondantes.

Revalidation

Les personnes traitées pour un cancer ont souvent besoin d'une longue période de récupération.

Le cancer est une maladie radicale dont le traitement est lourd. Souvent, les personnes doivent faire face à des problèmes psychosociaux et/ou physiques par la suite, tels que le stress, l'anxiété, la fatigue extrême, les articulations douloureuses, la baisse de forme, le lymphœdème... Cela peut avoir un impact important sur le bien-être général.

La plupart des hôpitaux proposent des programmes de révalidation. Nous couvrons ici quelques-uns des principaux sujets.

Quality of Life

La qualité de vie est un facteur clé pour faire face au cancer du sein. Il est donc important de trouver des mécanismes d'adaptation qui fonctionnent, et qui seront différents d'une patiente à l'autre. Pour certaines, il peut s'agir de trouver du plaisir dans les activités qu'elles pratiquaient avant le diagnostic, de prendre le temps d'apprécier la vie et d'exprimer sa gratitude, de faire du bénévolat, de faire de l'exercice physique... Des études ont montré que l'acceptation de la maladie comme faisant partie de la vie est un élément clé pour faire face efficacement à la maladie, ainsi que pour se concentrer sur la force mentale afin de permettre au patient d'avancer dans la vie. Dans cette section, nous abordons certains sujets que les patients rencontrent pendant et après le traitement et nous fournissons des informations pour y répondre.

Anatomie et Physiologie

L'anatomie est une branche de la science humaine qui décrit la structure des êtres vivants. Nous décrirons la structure normale du sein afin d'avoir une compréhension de base quand vous visitez votre médecin. Ces connaissances de base vous aideront également à comprendre les conditions générales du sein et les procédures courantes.

La physiologie est une branche de la science humaine qui décrira les mêmes structures mais au niveau cellulaire. Parce que la cause de nombreux problèmes commence au niveau cellulaire, il est également important d'avoir des connaissances de base en physiologie.

Anatomie

Le sein normal

Regardez le video de Laura Dodsworth:

Développement

Lors du développement du fœtus, le mamelon apparaît d’abord comme une élévation pigmentée de la peau de part et d’autre du sternum. Les canaux galactophores se forment vers l’intérieur par invagination du mamelon. Les canaux galactophores et le mamelon du sein sont donc présents dès la naissance.

Les glandes se développent pendant la puberté sous l’influence d’hormones. Pendant cette période, du tissu adipeux commence également à se former autour des glandes mammaires. Le volume du sein augmente et c’est ainsi que se crée la forme arrondie du sein.

Lors de la grossesse, une nouvelle stimulation hormonale active les glandes mammaires et provoque un développement supplémentaire permettant la production de lait.

Lors de la ménopause, le tissu glandulaire perd en volume : on dit qu’il s’atrophie.

 

Structure

D'un point de vue purement anatomique, le sein féminin développé normalement apparaît comme un mont posé sur la cage thoracique antérieure entre la deuxième et la sixième côte (fig. 1.1). Ce mont couvre la majeure partie du muscle grand pectoral.

Le sein est composé d'un contenu qui lui donne son volume et d'une enveloppe cutanée qui en détermine la forme.

Les caractéristiques importantes du "sommet" du sein sont le mamelon et l'aréole. Tous deux contiennent des pigments qui les colorent. La plupart du temps, l'aréole est ronde, sans être clairement définie. Le mamelon se trouve au centre de l'aréole avec tout autour de petits tubercules plus pâles, répartis arbitrairement et appelés glandes de Montgomery. Celles-ci produisent du sébum et peuvent très rarement former des kystes.

Le sein de la femme est un organe glandulaire. Il est composé de 15 à 20 lobules de tissu glandulaire. Chaque lobule produit du lait maternel, collecté dans les canaux galactophores et canalisé vers le mamelon. Ces lobules sont englobés dans du tissu adipeux. Des membranes fibreuses attachées au muscle pectoral séparent les lobules les uns des autres et maintiennent toute la structure. Ces membranes sont appelées ligaments de Cooper. Tout comme la peau, le tissu adipeux autour des glandes et les glandes elles-mêmes, les ligaments de Cooper contribuent à la forme du sein.

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Fig. 1. Anatomie du sein : le tissu glandulaire (en bleu), le tissu adipeux (en jaune) et les ligaments de Cooper (en vert) se trouvent entre deux aponévroses (couche de tissu conjonctif solide dont est enveloppé le corps entier). Un ligament solide détermine la forme et la position du repli inframammaire. Un réseau de tissu conjonctif lâche sépare le sein du muscle grand pectoral.

Irrigation sanguine

Le sein est un organe qui contient beaucoup de sang. L’alimentation en sang se fait par différentes voies, dont la principale est une artère provenant de l’aisselle (fig. 1.2). Une deuxième voie passe par les artères thoraciques à côté du sternum et une troisième part des artères entre les côtes.

L’évacuation du sang se fait d’une part au moyen d’un réseau de veines qui suit un parcours similaire à celui des artères et d’autre part via un système complexe et étendu de veines superficielles localisées immédiatement sous la peau. Bon nombre de ces veines superficielles peuvent être aperçues à l’œil nu à travers la peau.

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Fig. 2. À gauche : irrigation sanguine du sein : les artères (en rouge) et les veines (en bleu) constituent un vaste réseau de vaisseaux sanguins. À droite : aspect classique des veines superficielles du sein.

Drainage Lymphatique


Les cellules du corps baignent dans le liquide interstitiel, lui-même alimenté par les petits vaisseaux sanguins. La lymphe est la partie de ce liquide contenant des déchets qui retourne à la circulation sanguine. Le drainage lymphatique est assuré par un réseau de canaux et de centres de filtrage appelés ganglions lymphatiques.

Un vaste réseau de canaux assure le drainage lymphatique du sein et joue un rôle important dans le contexte du cancer du sein. La majorité de la lymphe est drainée du côté latéral du sein vers les ganglions lymphatiques de l’aisselle (20 à 30 nœuds lymphatiques axillaires). Le drainage se fait en partie du côté médial du sein, vers les ganglions lymphatiques localisés en profondeur, de part et d'autre du sternum (ganglions parasternaux). Les ganglions lymphatiques du sternum sont connectés à ceux de l’aisselle par un réseau de vaisseaux lymphatiques traversant le sein (fig. 1.3). La lymphe est ensuite transportée vers les ganglions lymphatiques sous la clavicule et à la base du cou. À ce niveau, une connexion des vaisseaux lymphatiques avec les grandes veines qui refluent vers le cœur permet le retour de la lymphe dans la circulation sanguine. Dans certains cas, bien que cela soit rare, il existe un drainage direct de la lymphe vers le médiastin, le foie, les ganglions parasternaux, l’aisselle opposée ou le long des côtes.

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Fig. 3. Le drainage lymphatique du sein : le liquide lymphatique est drainé vers l’aisselle et les ganglions parasternaux (ganglions lymphatiques le long du sternum) par un réseau complexe dans le sein et le tissu sous-cutané.

Nerfs dans le sein

La sensibilité du sein est garantie par des nerfs cutanés horizontaux, qui partent du flanc vers le centre du thorax et qui se trouvent toujours entre les côtes (fig. 1.4). Le nerf le plus important est celui qui se trouve entre la quatrième et la cinquième côte. Ce nerf est responsable de la sensibilité érogène du mamelon et de l’aréole. S’il est stimulé, un petit muscle sous-cutané situé sous l’aréole se tend et provoque le raidissement du mamelon. Les parties supérieures du sein sont dotées de nerfs superficiels provenant de la base du cou.

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Fig. 4. Les nerfs sensitifs du sein : les nerfs les plus importants suivent les espaces intercostaux II à V, tant le long du sternum qu’à partir des flancs. Le IVème nerf intercostal latéral est le nerf le plus important pour le mamelon et l’aréole, ainsi que pour la sensibilité érogène.

Physiologie

Puberté

Le sein est une glande commune à l’homme et à la femme. Les hommes possèdent un tissu glandulaire localisé uniquement au niveau du mamelon et de l’aréole. C’est également le cas pour les femmes avant la puberté, mais au cours de cette dernière, ce tissu glandulaire grossit considérablement.

La puberté dure 4 à 5 ans et survient selon un modèle similaire chez toutes les femmes. La première étape est appelée la « poussée de croissance » au cours de laquelle la croissance s’accélère. Vient ensuite le développement primaire du sein : le diamètre de l’aréole augmente alors que l’aréole et le mamelon font protrusion sur la poitrine. Cela se produit en moyenne avant l’âge de 10 ans.

Environ 9 mois plus tard, un développement plus poussé se produit en parallèle  à celui de la région pubienne. Les poils de la région axillaire apparaîtront quant à eux environ deux ans plus tard. L’âge moyen des premières règles est de 12.8 ans. Il existe un panel d’âges auxquels les femmes expérimentent  leurs premières règles pouvant s’étendre de 9 ans pour les plus jeunes, jusqu’à plus de 17 ans pour les plus âgées.

Par la suite, le volume de la poitrine augmente. La modification en forme et en volume des seins est due à la croissance des tubules de la glande mammaire, du tissu adipeux et du tissu de soutien du sein. La glande mammaire termine généralement sont développement autour de l’âge de 14-15 ans.

Après la puberté, le vaste système canalaire s’agrandit. Au cours de chaque cycle menstruel, le nombre de canaux augmente et ils continuent de se ramifier. Si nous réalisons une coupe transverse de ces canaux et que nous les regardons sous un microscope (Fig. 1) on peut constater que chaque canal est un tube creux entouré par des cellules soigneusement arrangées les unes à côté des autres. Ces cellules sont appelées des cellules épithéliales.  Ces dernières sont entourées par de la musculature lisse, elle-même enveloppée par une fine membrane (Fig.2).

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Figure 1 : coupe transverse d’un canal mammaire vu sous microscope.

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Figure 2: Représentation schématique d’un canal galactophore : lumière ou cavité centrale (1), cellules épithéliales (2), cellules musculaires lisses (3), fine membrane ou membrane basale (4).

Le sein au cours de la grossesse

Au cours de la grossesse, la poitrine gagne considérablement en taille. Une augmentation rapide du volume mammaire peut aussi être due à une augmentation globale du poids. On observe une multiplication des ramifications des canaux mammaires couplée à une augmentation du nombre  de cellules de la glande mammaire au sein des  canaux. Les cellules mammaires accumulent alors progressivement un fluide appelé « colostrum ». Ce « colostrum », riche en protéines, sera libéré après l’accouchement et son flux cessera une à trois semaines post-partum.

Plus la période entre les premières règles et la première grossesse menée à terme est courte, plus le risque de cancer du sein est faible. Le mécanisme exact de l’effet bénéfique de la grossesse (avant l’âge de 30 ans) sur la glande mammaire est toujours inconnu. La majorité des cellules des canaux mammaires produisent du lait au cours de la grossesse. Cela laisse moins de cellules pour contrôler la division cellulaire et le développement de nouvelles cellules. Bien que ces dernières soient nécessaires au remplacement des cellules du sein, elles sont également sujettes à une transformation maligne en cancer. De ce fait, moins elles sont nombreuses, plus le risque de cancer mammaire est faible. Après la grossesse et/ou après l’arrêt de l’allaitement, la glande mammaire retrouve son volume normal.

La prise d’une contraception orale ou l’utilisation d’un stérilet hormonal n’a pas d' incidence sur le risque de cancer du sein. Chez une femme normalement réglée, la prise d’une contraception orale n’aura aucune influence sur l’apparence de la poitrine, particulièrement si le dosage est faible. Pour de nombreuses femmes présentant une tension mammaire prémenstruelle, la pilule peut même améliorer la symptomatologie.

 

Allaitement et chirurgie du sein

Le nombre d’opérations du sein est en constante augmentation puisque de plus en plus de jeunes femmes ont recours à la chirurgie correctrice de la poitrine. Les complications post-opératoires tardives et le processus de vieillissement naturel expliquent la nécessité de ré-intervention pouvant toucher jusqu’à 20% des patientes. Une, voire  plusieurs ré-interventions peuvent ainsi être nécessaires au cours des années suivant la chirurgie inititale.

Une proportion considérable de ces femmes est en âge de se reproduire. Une partie des femmes concernéées décidera de concevoir un enfant après avoir bénéficié d’une chirurgie du sein. Or toute intervention laisse des cicatrices qui peuvent diminuer la capacité à allaiter.

Les complications potentielles de toute intervention devraient systématiquement être discutées avec la patiente. On doit ainsi aborder  les cicatrices et leur processus de maturation, l’altération possible de la sensibilité de la poitrine et du mamelon ainsi que les implications de l’intervention pour la grossesse et l’allaitement. Les techniques opératoires peuvent être adaptées pour les jeunes patientes qui souhaitent enfanter et allaiter par la suite. Il peut être conseillé de reporter l’intervention si la patiente émet des restrictions importantes sur les complications potentielles.

De manière générale, l’allaitement reste possible après une chirurgie correctrice ou esthétique du sein. Cela est cependant clairement dépendant du type de chirurgie dont la patiente va bénéficier. Les chirurgies extensives et les interventions multiples réduisent inévitablement les possibilités d’allaitement, en particulier lorsqu’il y a une perte de sensibilité du mamelon ou de l’aréole.

Vous trouverez ci-dessous un résumé des risques sur la capacité d’allaitement en fonction du type d’intervention réalisée :


1. Augmentation mammaire

Cette intervention permet d’augmenter le volume de la poitrine grâce à un implant en silicone. L’implant est placé sur ou sous le muscle pectoral. L’allaitement reste possible chez la plupart des femmes ayant recours à ce type d’intervention car la glande mammaire elle-même n’est pas touchée directement par l’intervention.

Il faut savoir que la quantité de lait qui peut être produite est directement liée à la quantité de tissu glandulaire mais pas à la taille absolue du sein lui-même. Une petite poitrine avec beaucoup de tissu glandulaire peut de ce fait produire plus de lait qu’une poitrine opulente contenant peu de glande.

Des problèmes peuvent être rencontrés lorsque qu’une cicatrice autour de l’aréole est  réalisée. Par cette voie d’abord, les canaux galactophores et les nerfs sont coupés, avec toutes les conséquences négatives que cela peut avoir sur l’allaitement. De plus, la sensibilité du mamelon peut également être réduite.

Lorsque le volume de la prothèse mammaire est important (en particulier lorsqu’elle est placée au-dessus du muscle pectoral), la prothèse exerce une telle pression que le tissu mammaire peut devenir cicatriciel et s’atrophier, affectant ainsi inévitablement un futur allaitement.

Après une augmentation mammaire par prothèses de silicone, de nombreuses patientes sont préoccupées par une éventuelle contamination du lait par la silicone. Cette crainte n’est pas justifiée puisque des recherches ont démontré que ce n’était pas le cas.

Après une augmentation mammaire, une contraction de la capsule peut avoir lieu autour de l’implant. Si cette contraction est importante, une ré-opération sera nécessaire, entraînant une augmentation potentielle du tissu cicatriciel et des dommages causés au tissu mammaire, compromettant ainsi un allaitement futur.

Lorsque la technique du lipofilling (injection de graisse autologue) est utilisée pour augmenter une partie ou la totalité du volume de la poitrine, la graisse est injectée derrière la glande et entre la peau et la glande. De cette manière la glande elle-même n’est pas altérée et il n’y a donc pas de conséquence sur l’allaitement.

2. Réduction mammaire

Cette intervention est destinée aux femmes ayant une poitrine opulente causant des problèmes fonctionnels, comme des douleurs au niveau du dos, de la nuque ou des épaules. Il existe plusieurs techniques pour réduire la poitrine même si les principes généraux sont identiques: le mamelon et l’aréole doivent être déplacés vers le haut alors que les tissus en excès sont retirés à la base ou au centre du sein. Les cicatrices cutanées qui en résultent sont situées autour de l’aréole, verticalement de l’aréole jusqu’au sillon sous-mammaire et le plus souvent aussi horizontalement dans le sillon sous-mammaire.

Même après une réduction mammaire, la plupart des femmes réussissent à allaiter, bien que cela dépende de la technique opératoire. De nos jours, des interventions sophistiquées permettent de diminuer l’atteinte des nerfs et des canaux galactophores. La durée d’allaitement est cependant souvent  plus courte que celle d’une femme n’ayant pas subi de chirurgie du sein. Il est également possible que la quantité de lait soit insuffisante pour le bébé et qu’une alimentation complémentaire au biberon soit donc nécessaire. Ces problèmes sont particulièrement susceptibles d’être rencontrés si une grande quantité de tissu mammaire a été retirée au cours de l’intervention et si la sensibilité du mamelon est diminuée, voire inexistante.

En cas d’infection de plaie en postopératoire, du tissu cicatriciel peut se former dans le sein et entraîner une diminution ultérieure des chances d’allaitement.

Pour terminer, il faut noter que certaines femmes ayant bénéficié d’une réduction mammaire ont peur d’allaiter car elles craignent que cela puisse altérer la forme de leurs seins, même  si ce n’est pas le cas.

3. Mastopexie (lifting de la poitrine)

Avec une mastopexie, les seins conservent leur volume, mais le mamelon et l’aréole sont repositionnés vers le haut, dans leur position d’origine. Techniquement, on réalise cette intervention en retirant l’excès de peau afin de remodeler le sein.

Bien souvent les tissus mammaires se relâchent en raison du vieillissement tissulaire,  des grossesses ou suite à une perte de poids.  La plupart des femmes concernées sont alors peu soucieuses de leur capacité à allaiter, mais contrairement à la réduction mammaire,  la glande mammaire, le mamelon et l’aréole sont en général peu susceptibles d’être endommagés  et l’allaitement reste donc possible en postopératoire.

4. Correction des malformations congénitales de la poitrine

La cause exacte des malformations congénitales de la poitrine (malformations présentes dès la naissance) n’est pas claire. Dans certains cas extrêmes, le sein n’est pas formé. Dans d’autres cas, il peut être tubéreux (voir aussi Troubles du développement de la poitrine).

Pour des raisons psychologiques, la correction est souvent débutée plus précocement (autour de la puberté). L’allaitement par un sein malformé peut poser problème et est parfois impossible. Le tissu mammaire est présent en quantité insuffisante et la chirurgie cause des dommages ultérieurs importants. Si l’autre sein n’est pas affecté, il pourra être utilisé pour l’allaitement.

 

5. Reconstruction du sein

Cette terminologie est utilisée pour les femmes qui ont subi un cancer du sein, lorsqu’une partie ou la totalité du sein a été enlevée puis reconstruite. Logiquement, l’allaitement n’est plus possible suite à l’ablation des tissus mammaires.

Toute nouvelle grossesse chez une patiente atteinte d’un cancer du sein résulte en une augmentation des taux d’hormones féminines dans le sang, ce qui provoque une augmentation concomitante du risque de développer de nouvelles tumeurs, de développer une récidive du cancer ou de voir apparaître des  métastases.

 

L'influence de la ménopause et de la thérapie de substitution hormonale sur le sein


La ménopause débute généralement vers l’âge de 52 ans. Par la suite, les ovaires produisent de moins en moins d’hormones sexuelles, entraînant une diminution de la stimulation hormonale des tissus mammaires. Cette diminution des hormones féminines peut entraîner des problèmes à court et à long terme.

À court terme, les symptômes vasomoteurs sont souvent rencontrés. Environ soixante pour cent des femmes éprouvent des bouffées de chaleur, une irritabilité accrue et des troubles du sommeil, qui peuvent être très invalidants sur le plan social.

À long terme, l'arrêt de la production hormonale peut entraîner une perte de masse osseuse et le développement d'ostéoporose. Cela peut se traduire par un risque accru de fractures au niveau des vertèbres, des hanches et des poignets. La muqueuse vaginale peut également s'amincir et devenir fragile, entraînant des douleurs lors des rapports sexuels, tandis que la muqueuse vésicale peut s'amincir, provoquant des problèmes d'incontinence. Il existe également une corrélation entre l'arrêt de la production hormonale et la démence.

La diminution des hormones sexuelles entraîne une régression du tissu glandulaire du sein. Le tissu mammaire contient à nouveau davantage de canaux glandulaires primitifs, tandis que le nombre de canaux hautement ramifiés diminue.

Certaines femmes prennent du poids pendant la ménopause, avec une accumulation de graisse principalement au niveau de la paroi abdominale. Cela peut entraîner une augmentation du volume de la poitrine.

Les femmes souffrant de symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles du sommeil, irritabilité) peuvent bénéficier d'une thérapie de substitution hormonale. Cependant, ce traitement nécessite un suivi médical approprié. Lorsqu'il est prescrit de manière adéquate, il améliore généralement la qualité de vie.

Les hormones les plus efficaces pour réduire les symptômes sont les œstrogènes. Cependant, la prise isolée d'œstrogènes peut stimuler la muqueuse utérine, entraînant des saignements, et augmenter le risque de cancer de l'utérus. L'association de la progestérone à la prise d'œstrogènes permet d'éviter ces effets indésirables et réduit le risque de cancer de l'utérus. De plus, cette combinaison peut réduire le risque de cancer du sein par rapport à l'utilisation d'œstrogènes seuls. Cependant, une utilisation prolongée d'œstrogènes et de progestatifs sur une période dépassant cinq ans peut légèrement augmenter le risque de cancer du sein, principalement en raison de la progestérone. Les études ont montré que les œstrogènes seuls n'ont pas d'incidence sur ce risque, tandis qu'une grande étude européenne n'a montré aucun effet négatif avec l'utilisation d'une combinaison d'œstrogènes et de progestatifs naturels. Un stérilet contenant de la progestérone peut être utilisé chez les femmes prenant des œstrogènes seuls pour protéger l'utérus, sans augmenter le risque de cancer du sein. Il peut rester en place pendant cinq ans et être inséré lors d'une consultation de routine. De plus, les nouvelles thérapies de substitution hormonale semblent prometteuses en termes d'effet sur le sein.

Un changement de mode de vie après la ménopause est également important. L'exercice physique régulier, une consommation modérée d'alcool (un verre par jour) et la perte de poids peuvent considérablement réduire le risque de cancer du sein. Il est également recommandé de bénéficier d'une mammographie de dépistage tous les deux ans, que l'on prenne une substitution hormonale ou non. Pour plus d'informations, veuillez consulter votre médecin.